Poèmes d’Angèle Vannier
Une lecture émaillée de chansons
Donnée par Pascale Ben et Olivier Philippson, Voix et accordéon.

Angèle Vannier (1917-1980)
En 1917 naissait en Bretagne une petite fille qui fut amenée à l'âge de huit mois à Bazouges-la Pérouge, dans une grande demeure mystérieuse où vivaient quatre femmes. La servante Amélie lui raconte les légendes de Viviane et de Merlin, et ce qu’il faut faire, la nuit de la Saint Jean, pour voir son amoureux. Reprise par ses parents à l'âge de huit ans, elle revient chaque été avec son amie Anne, dans la Forêt de Brocéliande.

Sous
un pommier doux


Il l'a retrouvée
Croisant le soleil
Avec la rosée
Vivent les chansons
Pour les bien-aimées !
Je me souviens d’elle
Au sang de velours
Elle avait des mains
Qui parlaient d’amour
Et tressaient l’argile
Avec les nuages
Et pressaient le vent
Contre son visage
Pour en exprimer
L’huile des voyages

Ah les pommiers doux
Ronde et ritournelle
J’ai pas peur des loups
Chantonnait la belle
Ils sont pas méchants
Avec les enfants
Qu’ont le cœur fidèle
Et les genoux blancs.

Angèle Vannier


La nuit ardente,
c’est le titre de cette œuvre romanesque
qui est aussi autobiographique,
parue en 1969, et dont nous lirons des extraits.


L’arbre à feu 
Aveugle, à l'âge de vingt ans, sa vie bascule.
La poésie lui offre un nouvel univers,
à la dimension de tout ce qu'elle perçoit autrement,
avec son corps, ses sens démultipliés, sa souffrance,
son ouverture au monde.
Elle devient la muse des Surréalistes,
Paul Eluard préface un de ses recueils de poésie,
« L'arbre à feu », en 1950 :
« Le soleil et l’azur, les fleurs, les fruits, les blés,
le visage des hommes, leur rêve et leur effort, leur amour et leur peine,
la lente convulsion des mers et la rouille des continents,
Angèle Vannier, aveugle, préserve tout de l’ombre. Merveilleusement. »


Le chevalier de Paris
En 1950, Edith Piaf remporte le Prix du Disque avec cette chanson d'Angèle Vannier,
mise en musique par Philippe Gérard, puis merveilleusement traduite en 1953  par Johnny Mercer :
When the World Was Young, chantée par Franck Sinatra, Marlena Dietrich,
immense succès international avec plus de cent cinquante enregistrements dans les pays anglophones.
Ce fut même un tube au Japon !